Roger BISSIERE
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France 1886 - 1964
Art Abstrait
Bissière (Villeréal, Lot et Garonne 1886 - Boissierette, Lot 1964) se réfère dès l'origine à la tradition française de la peinture, des Romans à Ingres, Seurat et Corot.
L'amitié de Braque marque ses débuts.
En 1920, la bataille picturale s'était considérablement ralentie par rapport aux audaces qui avaient marqué la peinture depuis le début du siècle. La fin de la guerre, le grand choc émotionnel qui en résulta, avait laissé la critique, la littérature et les arts tenter de reconstruire un monde cohérent et unitaire pour parer à ce que certains nommaient la faillite de l'Occident. Tout un courant de la peinture française va essayer de reprendre racine avec son passé, son histoire et sa tradition. Les préoccupations théoriques de Bissière le rattachent à ce courant précis de la jeune peinture française, héritière du cubisme qui, en s'affirmant dans les années 1920-1921, tente de réaliser l'immense synthèse des arts et de la technologie, qui semblait permettre, après bien des "destructions", de tendre vers des réalisations. Bissière écrira trois articles: sur Seurat, Ingres et le dernier sur Corot qui paraîtront dans la revue "L'Esprit Nouveau", revenant comme Lhote aux sources de l'art français contemporain.
Un ordre nouveau s'établit. La grande exposition du 4ème centenaire de la mort de Raphaël fait l'admiration des jeunes artistes qui le considèrent comme "divin". Bissière expose au "Salon de la Jeune Peinture" en 1920 où les cubistes font un retour au "reconnaissable" (René Huyghe).
Biographie:
1905, Etudie à l'Académie des Beaux-Arts de Bordeaux sous la direction Gabriel Ferrier.
v. 1910, Vient à Paris.
1910, Expose au Salon des Artistes Français. De nouveau en 1911.
1919, Expose pour la première fois au Salon d'Automne.
1920, Expose au Salon des Indépendants. Se lie d'amitié avec André Lhote. Puis avec Georges Braque. Collabore à L'Esprit Nouveau, revue dirigée par Ozenfant et Le Corbusier-Jeanneret.
1920-1923, Contrat avec la Galerie Paul Rosenberg, où il expose.
1925-1938, La crise des années 30 le trouve enseignant à l'Académie Ranson.
1926, Naissance de son fils, Marc-Antoine, qui lui aussi se consacrera à la peinture sous le nom de Louttre.
1939-1945, Pendant la guerre, retiré dans le Lot, il cesse toute activité. Il revient à la création en 1945 par une série de tentures d’assemblages d’une grande densité. Ses tableaux de l’époque (qui s’accompagnent de quelques sculptures) sont imprégnés d’esprit roman et il est alors très proche des peintres de la nouvelle école de Paris (Bazaine, Lapicque ou Manessier).
Durant ces années de retraite à Boissiérettes, s'affirme un style très personnel, dominé par la recherche de la lumière intérieure,dans l'éclatement coloré des peintures à l'oeuf puis dans le clair-obscur subtil et chaleureux des peintures à l'huile.
Fait partie du grand courant de l'abstraction lyrique : pictogrammes elliptiques ou formes géométriques proches des graffiti, tracés en bandes linéaires sur des fonds colorés qui évoluent en 1951 vers des tons sourds.
1954, le retour de l’huile permet une juxtaposition serrée de touches translucides au chromatisme subtil, organisées par une grille verticale. Cette seconde période, bien que non figurative, témoigne d’un intense sentiment de la nature et englobe le cycle du journal en images (1962-1964) où s’affirme le sens monumental de Bissière dans de petits formats. Oeuvre de méditation au cheminement lent, elle nous offre sous forme de paysages sans référence une approche de l'esprit de la nature dans sa poésie, sa magie et sa permanence.
1964, La Biennale de Venise salue en 1964 une position d'une grande indépendance et d'une merveilleuse intégrité par une mention spéciale d'honneur. Avec Bissière disparaît le 2 décembre 1964 un modèle de modestie, de rigueur, de ferveur et de patience.. ...
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